Apprendre à un enfant à faire face à l’inconnu. Se méfier d’Internet et comment faire face au harcèlement scolaire. La liste universelle qui remplit d’effroi les parents est grande. Ce ne sont ici que quelques ouvrages attendant patiemment leurs mises en œuvre... J’ajoute encore une tâche qui peut terroriser : préparer votre enfant à dire au revoir à la baby-sitter qui s’en occupe depuis plusieurs années ! Etant très agréable, il ou elle est devenu(e) ami(e) avec elle, ce qui rend la tâche encore moins aisée, en raison de la sensibilité des plus jeunes.

Une maman s’est rapprochée de moi, pour trouver conseil sur ce sujet. L’intervenante garde son enfant depuis 2 ans maintenant, pendant quelques heures pratiquement chaque semaine depuis l'âge de 8 ans. Jusqu’à présent, elle travaillait sur son doctorat, et la maman a commencé à penser à la séparation depuis 1 an. Cet été, une oppression la gênait rien qu’à l’idée de s’en séparer. Elle n’osait pas en parler à son enfant, mais ayant réussi son examen, la professionnelle a trouvé un travail à plein temps dans le domaine de la santé. L’emploi correspond à ses objectifs de carrière, si bien qu’elle l’a accepté et va déménager dans quelques semaines. Par la même occasion, elle arrête son activité de baby-sitter. Si bien que cette maman célibataire va devoir le communiquer à son enfant, qui sera devant le fait accompli.

Quelques mots sur leur histoire

Pourquoi choisir une baby-sitter ?

Etant mère célibataire avec un emploi à plein temps, elle a toujours besoin d’une baby-sitter pour garder son enfant. Sans compter les courses et quelques sorties entre amies le samedi soir. Elle avait choisi cette candidate en raison de sa personnalité calme, de son entrain chaleureux, et de sa facilité à gérer un enfant. D’autant qu’elle était souvent disponible en fin d’après-midi et en soirée.

Une stratégie de professionnelle

Au départ, son fils n’était pas nécessairement heureux de sa présence dans leurs vies. Il a fallu un long moment pour qu'il arrête de courir et de se cacher, et non de manière ludique, chaque fois que sa baby-sitter sonnait à la porte du domicile parental. En réponse à cette attitude, elle s'asseyait souvent dans un coin à l'écart, et lisait un livre à voix basse jusqu'à ce que l’enfant soit prêt pour elle.

Un enfant convaincu et heureux

Elle l'a d'abord convaincu en lui disant qu'ils pourraient tous les deux faire un voyage magique. Encore aujourd’hui, à cette évocation, la maman ne sait pas comment la baby-sitter a réussi à le convaincre que les couloirs étroits du salon à la chambre de l’appartement constituaient un voyage. C’est la magie des professionnelles, nul ne le saura jamais. Leur imagination les a menés de partout : les déserts de l'Égypte ancienne, une lointaine terre de dragons, etc. Pendant très longtemps, son fils demandait de partir en voyage dès son arrivée !

Cette fois, elle va faire un grand voyage sans lui... C’est ce qui rend son départ imminent si difficile.

Mon conseil pour cette maman

Lorsque la relation baby-sitter/enfant est correcte, et qu’ils sont dans leur petit monde sur mesure, l’auxiliaire parentale est souvent la personne qui doit faire face à la myriade d’émotions qui accompagnent son évolution. Cette fois, la maman aimerait en parler à son fils la première. « Nous avons beaucoup parlé de nos sentiments aujourd’hui », m’a raconté cette maman, « et je ne suis pas arrivé à le lui dire ».

Je lui ai conseillé d’expliquer simplement qu'elle changerait son emploi du temps, comme elle le faisait au commencement pour l'aider dans ses études. L’objectif était de dénouer l’estomac de cette jeune femme ! Elle s’est sentie beaucoup mieux. Puis je lui ai demandé de bien vouloir lui dire la vérité, sans longues explications. J’ai revu la maman plus tard pour le choix de la prochaine baby-sitter, et apparemment il a compris que « il ne la verrait plus très souvent ».

Heureusement, sa baby-sitter favorite est encore disponible pendant 2 semaines, elle pourra effectuer une douce transition.

j'ai connu une autre maman pour qui laisser son enfant à une baby-sitter était un problème ; elle avait des angoisses de confier son enfant à une jeune femme d'une vingtaine d'années. Elle était victime d'un échafaudage craintif de « et si ... ». La confiance s'est établie tout de suite après avoir vécu une expérience remarquable de douceur. Elle est devenue comme un membre de la famille. A la fin de ces études, trouvant un travail, elle a arrêté ce premier job. La transition a pu se faire néanmoins avec beaucoup de joie.

Après cela ? Je suppose qu'elle devra juste être son amie à distance, le temps qu’il l’oublie sans doute, qu’il soit adolescent au point d’être trop préoccupé ailleurs. Cette intervenante m’a appris plus tard que l’enfant était finalement prêt au changement. Elle lui a donné l’espace nécessaire pour le vivre en douceur, et l’accueil de la nouvelle professionnelle a été un moment léger.

Des parents peuvent néanmoins se demander s'il fait du sens de se lier d’amitié avec la baby-sitter qu'ils ont choisie;après tout, il est possible de devenir bonnes amies. Il existe des circonstances où la situation semble plus compliquée, si vous êtes son employeur notamment. Cela me semble plus simple si elle n'est qu'une prestataire de services à la personne, étant non plus votre salariée, mais celle de l'agence. D'un autre côté, vous avez vos envies, mais la jeune femme peut aussi souhaiter rester à une relation strictement professionnelle, et ne pas vivre quelque chose de plus intime avec une famille.