La plupart des parents craignent de laisser leurs enfants avec une nouvelle baby-sitter, voire parfois même avec quelqu'un qu'ils connaissent. Parfois le contexte professionnel, social ou autre, génère des anxiétés qui viennent alimenter la crainte initiale.

L’âge des professionnelles varie, qu’ il est possible de résumer à une vingtaine d'années en général. Dans le contexte énuméré en introduction, l’un des parents pourrait s’horrifier devant cette jeunesse qui serait un facteur d’immaturité. Et donc de danger pour l’enfant. Pour vous rassurer tout de suite, il n’en est rien ! Mais je grossis le trait volontairement.

A l’esprit de ce parent, jeunesse signifie rester assise devant son téléphone tout le temps, etc. Sans en arriver là, il est concevable qu’expérimenter la garde de son enfant la première fois peut rendre n'importe quelle personne inquiète.

Etes-vous un parent anxieux ?

Le jeu des « et si ... » est sans fin. Un article dans Le Figaro d'une édition de novembre estimait à un peu moins de 20% de la population française, les personnes souffrant d'un trouble anxieux. Comme je le disais en introduction, certains contextes favorisent le passage d’une réaction normale un trouble handicapant, lorsqu'elle survient sans qu'aucun événement ne la justifie vraiment. Les femmes en général et les mamans en particulier ont une tendance à ces réactions plus disproportionnées. L’article tait l’explication en revanche. Sans doute parce que la femme assure d’autres responsabilités, ce qui apporterait une fatigue supplémentaire ?

Le moment où les parents apprennent à faire confiance

C'est une maman qui m'a raconté une histoire similaire. Elle était dans cet état d'être, jusqu'au moment où sa baby-sitter s'est avérée être une jeune femme incroyablement douce. La confiance s'est établie tout de suite.

Ses angoisses sont revenues rapidement, et malgré tous ses efforts, impossible de se débarrasser de la peur écrasante de laisser son enfant avec celle qui pourrait encore être qualifiée d'inconnue. Heureusement, elle a eu la possibilité de travailler à domicile pendant quelques temps. Travaillant au rez-de-chaussée, le baby-sitting avait lieu à l'étage.

Quelques semaines plus tard, elle entend sa fille s'énerver fortement pendant plusieurs minutes. Jusqu'à ce que tout d'un coup, ses cris s'arrêtent. Pendant deux heures, la maison est restée silencieuse : aucun pas, absence du télévision. Elle ne tient plus et monte vérifier la situation. Elle trouve l'intervenante de l'agence adossée contre le mur, assise sur le lit de sa fille en train de lui caresser les cheveux alors qu'elle dort. La maman reste stupéfaite de constater qu'apparemment la jeune femme est ainsi depuis deux heures de temps. Aux dires de la maman, il a fallu du temps un moment pour accepter l'évidence : cette jeune femme a eu la patience et la compassion de rester assise sur le lit, aucun livre ni Smartphone en mains, juste à veiller à la tranquillité de sa fille.

A ce moment, elle m'a dit avoir senti toute ses peurs et ses appréhensions disparaître. Bien que cette situation semble une routine, voire normale, elle a changé sa vie (dixit). Pour la première fois depuis longtemps, la maman a ressenti un pur soulagement.

Comment la baby-sitter a changé sa vie

La jeune femme est devenue une source importante d'amour, de réconfort et de soutien pour son enfant, et même pour cette maman. Elle fait partie intégrante de la famille. A l'obtention de son diplôme, l'intervenante trouve un emploi , si bien qu'elle arrête le baby-sitting. Cette maman me dit que même si elle leur manque, le moment est venu pour elle de passer à autre chose. Elle lui en est extrêmement reconnaissante car, qu'elle le réalise ou non, elle a changé sa vie.

A son contact, cette maman a appris à faire confiance aux autres, à abandonner une partie du besoin de tout contrôler. Ce qui répondait à son état d'anxiété. Elle assure que cette jeune femme de moins d'une vingtaine d'année lui a montré qu'il existe des personnes qualifiées, capables et dignes de confiance. Aptes à assurer la sécurité et le bien-être d'un enfant. Quand elle me racontait ce vécu, pour la première fois elle avait une larme à l’œil, mais de joie.