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Garde périscolaire : êtes-vous de la vieille école ou dans l’ère du temps ?


La question de savoir si en matière de garde périscolaire votre style est de la vieille école ou plutôt moderne, pourrait sembler hors du temps... Pour cause : si vous êtes une étudiante ou une jeune femme qui se dédie totalement à cette activité, le fait d’être old fashioned semble impossible. Comme me le dirait une amie, cette notion est pour les vieux de 40 ans ! Une faute de jeunesse sans doute...

Pour revenir au sujet, même une personne jeune peut être de l’ancienne école dans sa façon de fonctionner, d’organiser son temps de mission. Cela peut se voir également dans sa manière de prendre les décisions ou de faire ses choix.

Le paradigme de la garde après l’école a changé

Tout comme la culture, la façon de se vêtir et les coiffures, la manière de vivre la garde périscolaire évolue constamment. Ce que nous avions l'habitude de penser comme étant évident ou approprié, les techniques de discipline, etc., ont changé. Pour illustrer, prenez la fessée : il y a 50 ans en arrière, les châtiments corporels étaient considérés comme normaux. De nos jours, personne n’imagine une étudiante fesser l’enfant dont elle a la garde. Il est acquis aujourd’hui que les châtiments corporels sont liés à un risque accru de conséquences négatives sur le plan comportemental, cognitif, psychosocial et émotionnel chez les enfants.

Le paradigme de la garde après l’école a changé au fil du temps. C’est ce que m’a confié un thérapeute pour enfants et adolescents, qui est accessoirement coach en matière de parentalité - je savais que l’activité existait en France, mais je n’avais encore jamais rencontré un professionnel de cette science -.

Les assistantes parentales actuelles sont davantage conscientes que les générations précédentes. L’importance de la connexion avec les enfants a souvent été négligé par le passé, ainsi que l’importance de considérer la mauvaise conduite comme une opportunité d’enseignement, plutôt que comme une chose à réparer ou à contrôler.

La stratégie du piquet : l’art de la vieille école

Encore une fois, je n’imagine pas une responsable d’une garde périscolaire mettre au piquet un enfant dont elle a la charge. Je souhaite simplement rappeler que l’idée de mettre un enfant au piquet pour mauvaise conduite remonte aux années 70 ! A cette époque les psychologues suggéraient aux professionnelles d’essayer cette pratique, au lieu de donner la fessée. Les expert d’alors étaient persuadés que si les enfants adoptaient un comportement inacceptable pour les valeurs de l’époque, la peine devait être l'isolement social.

De nos jours, la discipline est utilisée à la place de la punition.

Durant ces nombreuses décennies, 1970 à nos jours, les experts ont constaté que cette méthode éprouvée présente des inconvénients, a fortiori dans la cadre d’une garde périscolaire : les enfants n'apprennent pas beaucoup de cette expérience.

Il est beaucoup plus productif d’encourager un enfant à réfléchir à sa mauvaise conduite. D’un autre côté, il est vrai que l’enfant a plus de chances vivre des colères. L’étudiante en charge de ces enfants doit comprendre que leur petit cerveau n’a pas évolué au point de réaliser une introspection comme le ferait un adulte. Si tant est qu’un adulte en soit efficacement capable.

Ce même expert me précise que les enfants n'ont pas les compétences cognitives avancées pour penser de manière abstraite. La modulation et la régulation émotionnelles interviennent lors du développement du cortex préfrontal. A savoir la partie du cerveau qui évolue durant l’adolescence : de quoi mieux comprendre cette période difficile !

La métamorphose de la chenille...

Connaissez-vous la stratégie d'inactivité ? Cette méthode est un héritage d'une enseignante ayant fait des recherches sur la parentalité positive. Les étudiantes responsables de la garde périscolaire d'un enfant peuvent évidemment s'en inspirer. De quoi s'agit-il ?

Plutôt que de se fâcher, l'assistante parentale amène l'enfant dans un endroit neutre, comme sur le canapé ou autour d'une table de salle à manger. Ayant d'abord porté sa réflexion à la raison sous-jacente de son comportement répréhensible, elle doit comprendre quelles émotions sont responsables. L'enfant ne fait que réagir aux émotions.

Dans cette stratégie d'inactivité - puisque l'enfant ne fait rien - votre communication consiste à dire quelque chose comme « tu as l'air en colère contre ceci ... », « tu sembles frustré de ne pas avoir eu cela ... ». L'objectif est d'aider l'enfant à identifier et à étiqueter ses sentiments avec simplicité.

Enfin, vous demandez « est-ce que le problème se situe vraiment ici ? », puis vous expliquez pourquoi le comportement répréhensible est inacceptable, ainsi que ce qu'il peut faire pour le rattraper, si nécessaire.

Réfléchir ensemble

La modernité est également dans la capacité à réfléchir ensemble - l'étudiante et l'enfant qu'elle garde – aux défis de notre temps. Je pense notamment au changement climatique, où le sujet est facile d'approche après l'école. Les enfants veulent comprendre. Mais pour partager cet enthousiasme collégial, vous devez avoir un discours à la portée de son entendement : comment aborder cette thématique en se mettant à son niveau ?

Au-delà des défis, il s’agit également de vivre avec son temps comme le dit la maxime populaire. En ce sens, la garde périscolaire peut réunir deux éléments importants pour les enfants : courir et les sorties après l’école. Des chercheurs ont découvert que même l’envie de courir, du fait de simplement regarder les adultes faire du jogging, inspirent les jeunes enfants.

Le maintien d'une bonne posture

Une bonne posture est essentielle pour le développement physique et moteur d'un enfant, et il est du devoir d'une babysitter de veiller à ce que l'enfant maintienne une posture correcte lorsqu'il est assis ou debout. Cela peut sembler anodin, mais une mauvaise posture peut causer des dommages à long terme, tels que des problèmes de dos, des douleurs musculaires et des déséquilibres corporels. Veiller à une posture appropriée de l'enfant durant sa garde après l'école, fait de vous une salariée moderne de l'agence !

L'enseignante notait que le court moment de communication où la personne en charge de la garde périscolaire pose des mots sur les émotions (« tu as l'air fâché ... »), est également un temps d'apprentissage du vocabulaire. Les enfants ont besoin de le ressentir, de le valider et d’apprendre à étiqueter leurs émotions et sentiments. C'est alors qu'ils vont utiliser leurs propres mots. Ils apprennent ainsi à exprimer leurs émotions verbalement au lieu de les exprimer physiquement envers les autres, ce qui est très important dans notre société actuelle !