Nounou : comment parler aux enfants du racisme
Bien que le sujet s’adresse aux nounous, la lecture par les parents est la bienvenue. D’autant que les dernières semaines sont riches en mouvements sociaux sur ce thème. Aussi bien en France qu’à l’étranger. Sans entrer dans la polémique de savoir si la police est raciste ou si des minorités exploitent les événements, j’ai effectué quelques recherches sur le racisme et la garde d’enfants. Je suis arrivée sur des vidéos et des webinaires d’une psychologue, qui s’impose comme une experte en la matière : la Doctoresse Christine-Danielle Tatum.
Cette psychologue clinicienne est également éducatrice. Ses recherches et publications sur le thème du racisme l’ont amenée à devenir Présidente émérite du Spelman College. Son enseignement trouve des échos dans des universités à l’étranger, pour faciliter l’approche et la gestion des relations raciales. J’ai notamment vu sa conférence, en différée, organisée par le TEDx (les conférences du TEDx sont excellentes, quelque soit le sujet) : « Ma peau est-elle brune parce que j'ai bu du chocolat au lait ? ».
Pourquoi le sujet concerne les enfants de moins de 12 ans ?
Il se trouve que de nos jours, ce n'est pas seulement les adultes qui regardent, lisent et écoutent ; les enfants également. Comment parler du racisme avec les enfants, mettre en valeur l'identité raciale et l'égalité ?
Il n'est pas facile de parler aux enfants de sujets qui mettent les adultes mal à l'aise. Il importe pourtant d’avoir ces conversations importantes avec eux. Il est même temps de le faire.
Les enfants savent voir
Les enfants ne sont pas daltoniens. Une nounou passant beaucoup de temps avec eux sait à quel point ils sont curieux. Ils n’ont pas de filtre social, si bien qu’ils peuvent soudainement demander à haute voix dans un magasin « pourquoi la peau de ce monsieur est noire ? ». Plutôt que de vous mortifier au sein du commerce ou du bus, et au lieu du traditionnel chut, il est préférable d’être en mesure de répondre à la question d'un enfant sur la différence. Un enfant la remarque.
Chuuuut, ça suffit maintenant !
La Doctoresse Christine-Danielle Tatum dit que le chut face à une question sur les différences de couleur de peau, de texture des cheveux ou de forme des yeux, est un renfort de la censure. Il conforte le fait qu’un enfant n’est pas censé en parler. Ce qui crée une confusion chez le petit protagoniste. Elle préconise plutôt de chercher activement à avoir des conversations positives et affirmatives sur la race, à la hauteur de son âge : ceci pourrait faire partie de l’apprentissage d’un enfant.
Pour les tout-petits et les enfants d'âge de moins de 12 ans, elle recommande des livres avec des images. Ces supports les aident à comprendre les différences existantes dans le monde entier.
Il n'est jamais trop tôt pour parler aux enfants du racisme
Trop jeunes ?
Dès l'âge de 2 ou 3 ans, les enfants commencent à remarquer et à poser des questions sur les différences raciales. Elle recommande que les parents et les nounous abordent ces conversations en définissant le racisme en termes compréhensibles pour leurs jeunes esprits.
Les enfants ne sont pas trop jeunes pour en parler, si les adultes abordent ce qui est juste et injuste, recommande-t-elle. Elle invite les professionnelles de la garde d’enfant et les familles à suivre l'exemple des plus jeunes : à écouter attentivement les questions qu'ils posent, pour lancer la conversation. Utilisez des exemples concrets, qu'ils peuvent comprendre. Posez des questions en rapport avec leur monde. Elle suggère d'utiliser un exemple comme le partage de biscuits, avec une distribution inéquitable en raison de la provenance géographique ou de la couleur de peau. Ce qui est injuste.
Aucun rapport avec les débats actuels
Encore une fois, il ne s’agit pas d’alimenter le pseudo débat actuel en France, il faut voir plus large que cela. Ayant été personnellement parmi des français expatriés, pourtant dans un pays de la Communauté Européenne, j’ai été victime du racisme en raison de ma provenance géographique qui est la France. Je peux vous assurer que c’est compliqué à gérer et la vie semblait parfois injuste quand j’oubliais de faire preuve de lâcher-prise. Ma peau est pourtant blanche et celle des autochtones l’était également… A la limite, le débat en France est pittoresque, le peuple français n’est pas raciste en comparaison de ce que j’ai vu ailleurs.
Sortir de sa bulle homogène
La psychologue clinicienne citée en introduction parle d’une étude américaine réalisée en 2013. Elle révèle que le monde se diversifie. La génération Z est la génération la plus diversifiée sur le plan racial de l'histoire. Si les nounous et les parents n’apportent pas aux jeunes la clé du comment vivre dans un environnement multiracial, nous élèverions selon ses propos, des «dinosaures sociaux».
Il appartient aux adultes par exemple, de diversifier les réseaux sociaux des enfants. Cela peut signifier aller au-delà d’une zone de confort. Mais c'est ainsi que les progrès sont réalisés, et faire en sorte qu’un enfant n’agisse pas mal vis à vis d’un autre. Rechercher des activités qui correspondent aux intérêts de l’enfant, du judo, des échecs, de la musique, favorise souvent la sortie de cette bulle.
Le plus important est que vous trouviez le job auprès de la famille qui vous convienne. Les meilleures baby-sitters qui sont en parallèle étudiantes, ont un point commun qui scelle cette notion d'idéale : Elles évitent de changer de missions. Elles préfèrent rester prestataires de services pour la même famille quand tout se déroule bien. C'est à la fois une motivation de sécurité et d'équilibre. Vous trouvez plus de détails dans 3 conseils pour trouver et garder le job de baby-sitter parfait pour vous.