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Nounous : comment réagir face à un enfant qui vient de mal agir vis-à-vis d’un autre ?


La situation est banale : une personne bien éduquée demande à l'enfant fautif de s'excuser pour son comportement déplacé. Dans votre rôle de nounou, cela semble une évidence également. Si l'un que vous gardez frappe un petit copain ou son frère, vous lui signalez qu’il a mal fait. Puis vous lui demandez de s’excuser. Voici un comportement que même beaucoup de parents ont, et il n’y a rien à redire. Si ce n’est que les spécialistes de la petite enfance estiment cette tactique disciplinaire comme un mauvais choix pédagogique.

L’avis d’un psychologue : contraindre est une erreur

Pour vous rassurer, sachez que j’ai pratiqué cette erreur moi aussi, et avec assiduité parfois. Un psychologue spécialisé dans les enfants difficiles m’a dit un jour que les parents et les assistantes maternelles forçant leur enfant à s'excuser, exercent une sorte de lutte de pouvoir. Lui demander de s’excuser est une chose, le contraindre à le faire en est une autre.

J’ai voulu en apprendre davantage, et il m’a expliqué que plus un enfant est jeune, moins ses émotions sont développées. Notamment la compassion et l’empathie qui rendraient ses excuses sincères. Or, ces deux sentiments se développent parfois même au-delà de l’adolescence.

La solution pour une nounou moderne

Le choix moderne pour un nounou est d’en faire une opportunité d'enseignement.

Au lieu de le forcer à s’excuser et à essayer de contrôler le comportement de l’enfant, le moment doit être utilisé comme une occasion d’apprendre. Ce psychologue m’a suggéré d'avoir une conversation de cet acabit : « Je comprends que tu sois frustré par ton frère qui a fait telle chose. Je suis curieuse de savoir ce que tu pourrais faire d’autre que ce que tu viens de lui faire ». S’il dit ne pas savoir, encouragez-le à cibler une réponse plus productive dans une situation de frustration ou de colère.

L’objectif est d’utiliser la frustration comme une opportunité d'enseignement pour l’aider à choisir un comportement responsable la prochaine fois. Vous ne cherchez pas à le contrôler, vous le guidez dans ses décisions.

A titre personnel, j’ai découvert que ça marchait avec mon enfant de 9 ans. Quand je lui demandais de dire qu’il était désolé, il le faisait et c’est tout. Et dès qu’il en avait l’occasion, il recommençait à bousculer d’autres enfants avec la même noirceur dans l’intention. Ce psychologue m’a aidée à comprendre que mon fils ne faisait que reprendre mes paroles.

Dès qu’il a commencé à réfléchir à ses actes, à ce qu’il a causé et à ce qui a provoqué son emportement, je l’amenais à faire ses choix : à lui de trouver ce qui était le mieux pour réparer. Et quand il s’excusait, l’acte devenait authentique. Ce pourrait être un élément à changer dans votre activité.