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Nounous : comment aider les enfants à faire face « aux pertes » suite à leur retrait de la vie normale ?


Les enfants grandissent chaque jour que l’année passe, et sans que les adultes ne s’en rendent compte, ils traversent des rites de passages. Les nounous ayant reçu une formation relative à la petite enfance connaissent le sujet. Pour les autres, il s’agit d’apprentissage à l’école, de contrôles continus, de félicitations, de réussites, de fêtes d'anniversaire entre amis, etc.

Il peut advenir des épisodes de vie où l’enfant est coupé de ces expériences, de ses rites de passages naturels. Le confinement suite au coronavirus du premier semestre de 2020 est de ces expériences. Tous ces enfants coupés de leur vie sociale ont un point en commun : la perte. La professionnelle mandatée par l’agence Happysitters devra les aider à faire face ; cela fait partie de vos prérogatives.

Voici des conseils pour vous aider à trouver le meilleur moyen de les guider et de les soutenir, alors qu’ils recommencent leurs petites vies sociales, après une période unique de coupure.

A chacun sa réaction

A part sans doute les psychologue dédiées à l’enfance, nous sommes tous en territoire inconnu face à ce type de situation. Une psychologue clinicienne spécialisée dans le traitement des enfants et des adolescents, me dit que chaque enfant peut régir de façon différente. Même envers les adolescents qui semblent assez âgés pour comprendre les événements les obligeant à se couper du monde, il est important de se rappeler que la partie rationnelle de leur cerveau n'est pas complètement formée. Les réactions des enfants peuvent être imprévisibles ou même sembler irrespectueuses. Parfois dans les semaines postérieures au retour à la vie plus normale.

Accompagner un enfant bouleversé

Lors de la période sensible, la nounou est généralement loin de l’enfant. Eventuellement quelques contacts en visio peuvent lui apporter un bien-être, mais la chose la plus saine que vous puissiez faire est de les laisser vivre leurs bouleversements.

Pour les enfants plus âgés

Une psychologue clinicienne m’a dit un jour que les enfants doivent pleurer ce qu'ils ont perdu. Faire preuve d'empathie peut se formuler autour de communication comme: « Ça craint ! Je suis vraiment désolée que tu ne puisses pas faire les choses que tu aurais aimées ». Il ne faut pas avoir peur d’utiliser ce langage, il est porteur en une telle période. Je dirais même que plus l’enfant est âgé, plus il faut oser ; c'est un conseil de psychologue !

Pour les plus jeunes

Pour les jeunes enfants, à peu près la même chose s'applique. La nounou doit leur permettre d’être déçus, bouleversés ou en colère à propos de ce qui leur manque. Quand elle retrouvera l’enfant qu’elle garde au domicile des parents, il faudra lui faire savoir qu'il est normal d'avoir ces sentiments. Le travail en tant qu’adulte est d'aider les enfants à affronter et à gérer les sentiments de rancune. C’est ainsi qu’ils acquièrent des compétences d’adaptation.

Lors du retour à la vie sociale

Tout de suite après un retour aux conditions habituelles, ou s’en rapprochant, la nounou doit garder à l’esprit qu’elle récupère l’enfant en l’état. Certains sont mieux à même de s'exprimer que d'autres, et certains résistent mieux à leurs émotions en parlant. Les enfants les plus réticents ont également besoin de soutien lors du retour à la vie normale, et il peut prendre la forme d'une conversation pendant le goûter.

Même si l’enfant affirme le contraire, il a besoin de soutien. Pour certains, cela signifie regarder un film ensemble ou se promener, voire prendre le temps de rentrer au domicile des parents après la sortie de l’école.

Contentez-vous de ce que vous pouvez faire

Une chose est certaine, que ce soit après une période difficile ou dans la vie courante : la professionnelle qui le garde n’est pas l’un des parents. Si la famille a dû annuler le neuvième anniversaire de leur fils cette année, contentez-vous d’organiser lors du retour à la vie progressive, une chasse au trésor pour trouver ses cadeaux, chez les parents. Faites-le à votre niveau, c’est suffisant pur qu’il s’amuse un moment. Plus tard, mais avec ses parents, il pourra toujours le célébrer avec des amis.

Une nounou flexible

La souplesse de la nounou n’est pas dans ses articulations, mais dans la façon dont vous gérez les événements. Dans une situation où vous n’avez aucun contrôle, il est naturel de vouloir prendre les rênes. Bien qu'il y ait des activités dont les enfants aient besoin, comme l’apprentissage scolaire et de l'exercice, le retour à la vie normale après une période de chaos - ce qu’est un confinement – n’est pas le moment où l’intervenante doit être rigide.

La psychologue clinicienne me dit que même si l’enfant ne suit pas le régime alimentaire le plus sain qu’il ait connu, ou s’il ne range pas sa chambre de façon impeccable, essayez de vous souvenir de ce qu'il a traversé. Les parents pourraient également s’inspirer de ce discours.

Vous n’avez pas toutes les réponses

Alors que les enfants se tournent vers leurs parents et la nounou pour obtenir des conseils lors du retour à la vie active, ne vous inquiétez de ne pas posséder toutes les réponses . Comme me le dit la psychologue, personne ne sait si et quand les enfants seront en mesure de concilier leurs grosses pertes. Les enfants sont résistants. Ils s'en sortiront. En tant qu'adultes en général, et nounou ne particulier, l’objectif global devrait simplement être de les soutenir sans condition.