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Garde périscolaire : vos attentes envers un enfant influent son comportement


En tant que parents ou qu’auxiliaire parentale, vous avez tous des attentes envers un enfant. Pour beaucoup de personne, ces attentes n’ont aucune importance : indépendamment de ce que vous voulez d’eux ou pour eux, les enfants feront ce qu’ils veulent expérimenter. A fortiori à l’école. Depuis 2014, des études consolidées par d’autres conclusions suite à des recherches datant de 2017, la sphère de la petite enfance sait que les attentes des adultes sont de puissants facteurs de motivation du comportement des enfants.

Je vais illustrer à quel point ce phénomène est puissant, de façon à ce que votre comportement durant une garde périscolaire puisse être optimisée en ce sens, pour le bénéfice de l’enfant.

L’effet Rosenthal

Le biotope de l’étude

e vais commencer par vous parler d'une étude classique en psychologie qui ne concerne pas les enfants, mais les souris de laboratoire. Il se trouve que la plupart des recherches sur la psychologie des individus commencent par ces petits animaux et des mises en situations dans des labyrinthes. Les étudiants ignoraient qu’ils faisaient parties de l’équation de l’étude, à savoir qu’il a été communiqué à la moitié des élèves que des souris étaient génétiquement modifiées pour être intelligentes et qu’elle allaient s’approprier rapidement les contraintes des labyrinthes, et à l’autre moitié que les souris étaient intellectuellement appauvries pour baisser leurs performances. Ce qui était totalement faux dans les 2 cas.

Au cours des 5 jours, les souris intelligentes ont montré des signes d'apprentissage, ce qui a permis de mieux gérer le labyrinthe jour après jour, tandis que les bêtes n’ont présenté que peu ou pas d'amélioration avec le temps. C’est plutôt surprenant !

Les chercheurs valident l’effet Rosenthal

Les chercheurs ont conclu que les étudiants de premier cycle avaient des attentes différentes quant à la manière dont les souris devaient se comporter. Ils les manipulaient donc différemment durant les expériences dans les labyrinthes, pour s’adapter à leur potentiel respectif. Cette conclusion est connue depuis 1963 sous le nom d’effet Rosenthal.

L’impact des attentes et des croyances des adultes sur le développement des enfants

Les enfants à l'école primaire

Les mêmes chercheurs ont constaté des effets similaires chez les enfants allant à l'école primaire. Ils ont fait passer un test de QI aux enfants de 18 salles de classe différentes en début d’année scolaire. Ils ont ensuite expliqué aux enseignants que, sur la base de ce test, les chercheurs avaient identifié environ 20% des enfants dans chaque classe avec un potentiel élevé, et que 20% avaient un taux de réussite scolaire faible. Ces enfants ont été choisis au hasard, aucun n’ayant en fait de Qi supérieur ou inférieur à une moyenne.

Les enfants étiquetés avec un potentiel de réussite scolaire élevé ont montré au taux d’apprentissage supérieur aux autres. Et ces derniers ont clairement manifesté au taux de réussite scolaire plutôt pauvre. Surprenant, non ?

Les mythes ont parfois des fondements

Je suis sure que vous avez entendu dire que les garçons réussissent mieux que les filles en maths à l’école, et que les filles aiment davantage lire, ce qui les rend meilleures en orthographe. Ce n’est pas un mythe malheureux : les garçons surpassent vraiment les filles en maths au lycée (Miller et Halpern, 2014), alors qu’à un âge beaucoup plus jeune, les filles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques et surpassent même celles des garçons dans d'autres matières. Entwisle et Baker, en 1983, puis de nouveau Miller et Halpern en 2014 ont montré qu’à compter de la maternelle et de la première année du primaire, les parents s'attendent à ce que les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en mathématiques, ce qui influe sur leur potentiel d’apprentissage.

Les filles sont les victimes des attentes des adultes

Je suppose que la personne en charge de la garde après l’école est également persuadée que les garçons ont besoin d’aide en français et que les filles ont besoin d’un soutien en mathématiques... Au-delà des matières enseignées, l’impact sur les enfants plus jeunes se retrouve dans les jeux : une étude de 2015 menée par un collectif de 4 chercheurs (Tomasetto , Mirisola, Galdi et Cadinu) a montré qu’à l’âge dès 6 ans, les filles s’intéressent de moins en moins aux jeux pour enfants intelligents, contrairement aux garçons. Une étude de 2017 de 3 chercheurs (Bian, Leslie et Cimpian) a corroboré cette conclusion.

Le fait est que les attentes des adultes vis-à-vis des enfants peuvent réellement influer leur comportement. A titre personnel, je pense que de savoir que nous influençons le potentiel de réussite des enfants durant une garde périscolaire, permet d’orienter notre comportement professionnel. L’auxiliaire parentale devrait donc s’attendre au meilleur, ou projeter le meilleur pour l'enfant. Après tout, ce n’est pas une mauvaise idée... !

Et si tout le monde s’attend, non pas à ce qu’ils échouent, mais à ce qu’ils réussissent, les adultes pourront finalement apporter tout le soutien inconscient dont les enfants ont besoin ! Ce qui est très proche de ce que j’évoque dans Job de garde périscolaire, vos compétences en prises de décisions.