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Garde périscolaire : l'anxiété de retour à l'école est réelle, voici comment aider un enfant à faire face


Principalement à la fin de vacances, quelles qu'elles soient, l'anticipation croissante d'une rentrée scolaire peut déclencher une vague d'émotions : de l'excitation jusqu'à l'anxiété totale. Ce phénomène est normal, et s'accentue avec la longueur des congés scolaires. Le tempérament de l'enfant et ce qu'il vit à l'école compte beaucoup également. Dans le cadre d'une garde périscolaire, l'intervenante peut remarquer qu'un enfant éprouve un stress. Sans se substituer aux parents, il peut être utile d'en comprendre la cause et de l'aider à faire face. Bien que très souvent, la seule présence d'une personne attentionnée après l'école et au domicile des parents suffit à apaiser l'enfant.

Le retour à l'école peut réveiller la peur de l'inconnu

Je voyage assez fréquemment, et dans les déplacements je profite de rencontres avec des psychologues ou d'autre professionnels pour apprendre à améliorer le bien-être des enfants. Je partage ensuite mes connaissance avec vous, de façon à ce que vous ayez des solutions directement applicables dans un job de garde périscolaire (et pour les parents également). Cette fois, c'est en Allemagne que j'ai interviewé un psychologue pédiatrique sur la peur des enfant de 6 à 13 ans.

La principale peur des enfants

La peur de l’inconnu est la cause première de la plupart des angoisses. C’est ainsi pour tout le monde, même pour les adultes. Et certains enfants sont naturellement plus nerveux que d'autres, ce qui rend parfois les transitions plus difficiles. Le retour à l'école est une transition.

Ce psychologue pédiatrique m'affirme que les enfants de cette tranche d'âge n'ont vraiment peur que d'une chose : l'inconnu. Il se trouve que la peur de l'inconnu peut être amplifiée à des moments de transition scolaire d'un enfant, comme changer de classe, changer d'école, voire faire le trajet de son établissement à son domicile et inversement.

Les transitions peuvent générer du stress

Quelques années en arrière, j'avais rencontré le Docteur Jovanovic, une psychothérapeute qui apportait des ressources aux parents pour améliorer ou encadrer favorablement la santé mentale et le bien-être de leurs enfants. J'ai appris par son intermédiaire que des transitions importantes, comme aller à l'école la première fois, le début du collège ou le début de la primaire, peuvent être source d'anxiété pour de nombreux enfants.

Elle avait expliqué que « si vous y réfléchissez, entrer dans un nouvel environnement dans lequel vous ne savez pas exactement comment vous positionner peut être difficile, même pour les adultes ». Donc a fortiori pour un enfant qui n'a pas de maturité.

Sans forcément parler de transition, il est dans l’ensemble important d’observer l’enfant, juste pour évaluer son niveau de bien-être. Les parents ne le demandent pas, mais ils apprécient que vous vous souciez de lui, et que vous apportiez votre regard sur ce qui vous semble étrange ou au contraire merveilleux. Dans tous les cas il est bon de communiquer avec eux.

L'avis de Denise, maman d'un garçon de 8 ans

Une maman prénommée Denise habitant Levallois-Perret, avec 3 enfants. Elle atteste que les affirmations du Docteur Jovanovic correspondent à son fils de 8 ans. Il a fait sa première rentrée scolaire difficile, parce qu'il devait gérer seul ses déplacement et rentrer à la maison seul également, jusqu'au retour des parents dont les horaires professionnels ont changé. C'est d'ailleurs ce qui a motivé l'inscription à un service de garde périscolaire, pour qu'il retrouve sa sérénité.

Denise me dit qu'il est nerveux à propos de l'inconnu en général, depuis qu'il doit se gérer seul. Même le contact avec de nouveaux enfants qu'il ne connaît pas est devenu difficile. Il en est de même quand il doit entrer dans un nouvel espace, ou que la classe dont le professeur malade voit un nouveau remplaçant. Curieusement, la présence d'une jeune femme en garde périscolaire l'a apaisé, et la maman me dit qu'il était devenu inutile d'organiser un temps pour visiter une structure nouvelle, pour rencontrer son professeur, voir sa classe à l'avance, etc.

Comment éviter l'anxiété de séparation ?

Les enfants sont particulièrement enclins à se sentir éloignés de leurs parents ou de leur assistante parentale qu'ils quittent, pour aller à l'école. Ceci est également connu comme étant l'anxiété de séparation.

Le manque d’indépendance et d’autonomie

Généralement, ils vivent durement le retour à l'école parce qu'ils ont été pris en charge à la maison d'une manière qui n'encourage pas l'indépendance et l'autonomie. Ce sont les propos d'une psychologue clinicienne et thérapeute familiale. Selon elle, ils naviguent trop dans un espace fait de dépendance. La garde périscolaire a du sens, mais elle ne doit pas leur apparaître comme un substitue parental, d'autant que la professionnelle n'est présente que pour ces enfants.

La crainte du manque

J'ai été très surprise d'apprendre que ces enfants avaient trop peur de dire à leurs parents qu'ils craignaient qu'ils leur manquent. Les craintes des enfants ne sont pas toujours liées à l’école, mais à la séparation. Avoir l'assurance de retrouver la personne qui les garde après l'école est apaisant, surtout dans les grandes villes où la notion d'inconnu prend vite une autre dimension. La taille de Levallois-Perret où habite Denise est suffisante pour favoriser ce biotope par exemple.

En tant que maman moi-même, je n'aime pas entendre cela, mais par transparence je dois faire écho aux propos de cette psychologue clinicienne : les enfants prennent soin de leurs parents sur le plan émotionnel d’une manière dont les parents n’ont pas conscience, or ce n'est pas leur rôle.

Apprendre une saine séparation à l’enfant

Elle conseille de gérer des temps d'activité ou d'inactivité de façon séparée. Inclure la séparation dans une routine normale de vie, est une façon saine de lutter contre cette anxiété.

Que l'on soit parent ou auxiliaire parentale, il faut respecter les sentiments de l'enfant, mais il faut l'aider à grandir sans l'adulte.

Les jardins et les parcs sont également un choix judicieux pour la garde périscolaire. De nombreuses tribunes paraissent depuis 2019, en faveur de ce plein air. Tout commence il est vrai avec le concept de la classe dehors, et ce principe est transférable après l'école. Il me semble même que ce soit très efficace pour l'apprentissage et la physiologie de l'enfant.

Sachant que dans les grandes villes comme Paris, Lyon et Bordeaux, ou encore Grenoble, le concept appliqué au monde scolaire est un peu plus compliqué à déployer. Pas pour la garde de l'enfant.