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Quel est votre style avec les enfants ?
Connaissez-vous la différence entre un style de type hippopotame et le dauphin ? A titre personnel, j'ai découvert avec surprise qu'il existe une multitude de styles dans la manière d'aborder les enfants. A l'origine, ce sont davantage des styles parentaux, et il s'avère que l'implication des baby-sitters auprès des enfants, ainsi que leur intégration dans le module familial, font qu'il est possible d'évoquer ces styles à leur égard. Je vais mixer un peu des 2 de façon à ce que les parents autant que les professionnelles puissent retrouver leur propre style !
Ne vous sentez pas étiquetés, mais prenez du plaisir dans ces quelques lignes culturelles.
Déraisonnablement exigeante
La parentalité moderne et la présence auprès d'un enfant à notre époque sont déraisonnablement exigeantes. Le souci est que plus l'enfant grandi, plus ce mode de management est insoutenable. De plus en plus, il l'est aussi pour les parents. C'est différent pour une baby-sitter, étant donné que c'est sa mission, dans une certaine mesure évidemment.
Nous sommes dans une ère ou l'hyper-concentration sur les enfants ne laisse guère de place aux parents pour prêter attention à leurs propres besoins. En résulte souvent un épuisement professionnel, ou en tout cas personnel. Il est complexe aujourd'hui de prendre du recul dans le rôle de parent, et se contenter d'aimer un peu plus tout en accordant un peu plus d'indépendance et d'autonomie. Il est vrai que les enfants en demandent toujours plus, ce qui ne favorise pas ce retrait. Ceci dit, le style déraisonnablement exigeant est une réalité actuelle.
La parentalité inconsciente
J'ai rencontré une psychologue qui m'a expliquée quelques solutions pour rendre le style parental précédent plus flexible, ce qui débouche sur le second : la parentalité inconsciente. Si j'ai bien compris son discours, il s'agirait d'avoir une conscience non parentale... Ce qui semble plus simple pour la baby-sitter, puisqu'elle n'est pas un membre de la famille. Il ne s'agit pas de supprimer la parentalité, d'où la notion de parentalité inconsciente.
L'idée est que chaque membre du foyer parvienne à cibler les moments où il serait possible de réduire facilement son rôle de parent, et d'utiliser cette énergie libérée pour subvenir à ses propres besoins, s'occuper de lui-même et non de ses enfants. C'est une approche plus équilibrée, moins enfantine avec une légère pointe d'insouciance (mais légère). L'exercice n'est pas simple, ne serait-ce que pour accepter l'idée.
Bien sûr, une baby-sitter ne peut pas entrer dans le jeu de l'insouciance, même avec doigté, mais je vous ai exposé ce style pour que les parents puissent éventuellement s'en inspirer. En revanche, l'intervenante peut être concernée par le déraisonnablement exigeant. Elle doit donc trouver un juste milieu dans sa présence auprès de l'enfant.
Révision des 10 autres styles
Passons en revue les 10 autres styles existants ; c'est le moment culturel. Surtout ne voyez aucun jugement dans ces lignes, c'est vraiment un partage d'informations... Chacun aura son avis sur les sujets présentés ci-dessous :
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Le style autoritaire
L'autorité est équilibrée quand se marient exigence et réactivité. Les personnes autoritaires inspirent la compétence, surveillent les enfants et répondent avec amour à leurs besoins d'indépendance et de protection. Il est instauré une discipline, et si possible sans punition. -
Le style permissif
Ces personnes n'exigent rien et ne fixent aucune règle. Bien que cela puisse sembler intéressant pour un adolescent, et si tant est que cela le soit vraiment en termes d'éducation, le résultat est que les enfants ont peu d'autodiscipline, et sont moins sociables que les autres. -
L'attachement
Cette méthode ne signifie pas tout faire en binôme avec l'enfant. Ce style consiste à créer un lien fort et enrichissant avec l'enfant, tout en maintenant une certaine distance. C'est ce que j'appelle le détachement affectueux. -
Le style paisible
Issu du style précédent, les personnes paisibles créent des environnements sécuritaires et enrichissants, écoutent activement les enfants et font du lien ou de la connexion une priorité. -
Le style du tigre
Il en est fini des câlins, au profit des leçons strictes et des attentes extrêmement élevées. -
Le style du minou
Cette méthode est le contraire évident du tigre. Je l'ai souvent vu dans le baby-sitting réalisé par des jeunes filles plutôt jeunes et peu expérimentées : elles s'assoient au sens premier de la mission (sitting) et laissent l'enfant diriger. -
Le style du dauphin
A l'instar de l'autorité, un dauphin s'efforce de trouver un équilibre entre fermeté et sensibilité douce. Le résultat est que l'enfant est indépendant et capable de suivre les règles. -
Le style de l'hélicoptère
Le bourdonnement de la maman ou de la baby-sitter au-dessus de sa tête ne fait pas toujours du bien à junior... L'hélicoptère gère la vie de l'enfant au point de le laisser incompétent et incapable d'être un véritable adulte. -
Le style hippopotame
La personne s'assoit (métaphoriquement) tellement sur l'enfant qu'à la fin elle l'écrase. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de demander à cette psychologue s'il s'agissait de castration, mais c'est ce que cela m'évoque. -
La liberté
Ce style consiste à utiliser le bon sens et à apprendre aux enfants à se prendre en charge de manière intelligente. La psychologue que j'ai rencontrée m'a appris que la fondatrice de ce style se nomme Lenore Skenazy, et qu'elle a été qualifiée aux USA de pire mère au monde. Elle est bloggeuse et a participé à une émission de télé-réalité américaine. Elle a permis à sa fille de 9 ans de prendre le métro à New York sans être accompagnée d'un adulte... Selon cette dame, le style de la liberté n'est pas l'irresponsabilité, mais de permettre aux enfants de réaliser leur plein potentiel.
Quoi qu'il en soit, ce style est incompatible avec le baby-sitting tel que l'agence le conçoit.
Soyez vous-même avant toute chose
Outre le style, il est primordial que la baby-sitter soit elle-même. C'est une discipline exigeante, qu'elle commence à la sortie de l'école ou directement au domicile des parents. L'authenticité génère une bonne expérience, à la fois auprès des parents, de l'enfant et de l'agence. A vivre, c'est très agréable. Ce comportement vous permet de vivre avec une intensité supérieure ce que vous aimez.
Le plus important au-delà du style que vous déployez dans votre job de baby-sitter, est d'aider un enfant à avoir une meilleure estime de lui-même. Des signes montrent si l'enfant est en déficit de cette estime, ou si elle est en équilibre. L'une des pièces maîtresse est la confirmation. Il faut également garder en tête que vous êtes un modèle pour celui que vous gardez au domicile des parents.