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Parents : pods ou garde périscolaire pour l’aide à l’enseignement ?


Avec la crise sanitaire du coronavirus, les enfants ont été exclus de l’école traditionnelle, au profit des cours à distance. Certains ne sont jamais retournés physiquement dans leur structure, pour une ou deux semaines de classe. Même les plus grands d’ailleurs, puisque le BAC a été donné sous d’autres critères et conditions que d’accoutumée. Avec les incertitudes liées à la rentrée des mois de septembre et octobre, beaucoup de parents souhaitent accentuer la garde périscolaire sur l’apprentissage. Leurs annonces en témoignent.

Il existe une nouvelle orientation que certains journalistes caractérisent de nouvelle tendance pandémique : les pods. La grande interrogation est de savoir s’ils vont aider ou au contraire occasionner quelques difficultés dans le fait d’apprendre.

Qu’est-ce qu’un pod ?

Je rappelle qu’un pod est un service académique de dépôt et de diffusion de vidéos, diffusant un enseignement de quelques minutes à plus d’une heure. C’est comme un podcast à l’intention des enfants qui ne vont pas en cours, ou qui ne sont pas encadrés par leur enseignant traditionnel, à la différence qu’il ne s’agit as d’une émission rediffusée. Il est accessible à distance, donc à la maison, même après l’école.

Avec l’enseignement en télétravail, les enfants étaient accompagnés par un adulte. Même si la qualité de l’apprentissage n’équivaut pas la présence en cours. Dans le cadre d’un pod, aucune interaction directe n’est possible, et ne vaut que pour ce que les enfants comprennent. Quid s’ils saisissent le cours de façon erronée ? Cette utilisation me semble similaire aux vidéos de Youtube. Chacun peut y voir un bénéfice ou une dépréciation de l’enseignement, ici n’est pas le débat aujourd’hui.

Le pod serait-il une nano-école pandémique ?

L’enfant a besoin d’une présence adulte à ses côtés

Le confinement a changé les habitudes scolaires, l’attente des familles pour la garde périscolaire également. Dans les campagnes ou les zones rurales en général, et les départements du Val-de-Marne ou de Seine-Saint-Denis, les candidatures des gardes d’enfants sont moins nombreuses que l’arrondissement de la Seine par exemple. La nature élitiste des demandes des parents accentue en partie l’absence de couverture en matière de garde périscolaire dans la banlieue de Paris. Sans accompagnement d’un adulte au côté de l’enfant, le pod est d’une utilité relative.

Une agence propose toujours des compétences adaptées

Pourtant, les intervenantes sont compétentes en termes de transfert de connaissance. Ainsi que pour accompagner l’apprentissage scolaire d’un enfant. J’ai remarqué qu’un parent a tendance à vouloir une étudiante en Master pour encadrer un enfant de 8 ans... C’est parfois démesuré, ce qui a pour effet de pérenniser l’annonce, avec les inconvénients pour la famille de n’avoir personne pour s’occuper de leur enfant. Elle se résigne souvent à utiliser uniquement le pod comme module d'enseignement à domicile.

Le pod ne remplace pas l’après école

Le pod ne peut pas devenir une micro-école, des nano-écoles pandémiques. Plutôt que d’accepter les risques potentiels, ou les tracas de l'apprentissage virtuel, la personne en charge de la garde périscolaire aide les enfants à apprendre, et en toute sécurité.

Qui vient chercher l’enfant à la sortie de l’école ?

L’enseignement à distance a tendance à être un enfer pour les enfants. Tout à coup, les familles à revenu très élevé le complètent avec des cours particuliers. Les familles avec un revenu inférieur n’accèdent pas à cette possibilité. Et cet étudiant donnant des cours particuliers ne va pas à la sortie de l’école chercher votre enfant de 8 ans, contrairement à un intervenante d’agence.

Le service de garde périscolaire va même au-delà de cette situation. Beaucoup d'enseignants disent voudraient que les élèves fassent du travail personnel à la maison. Du point de vue des parents soucieux de l'avenir de leurs enfants, leurs progénitures ne devraient pas se contenter de l'école, il faudrait des activités éducatives ou d'apprentissage. C'est une façon de soutenir leur avenir. Cette mission peut s'intégrer à la mission du site de baby-sitting.

Une prestation supérieure

Le pod pandémique est un système imparfait qui peut présenter de nombreux défis pour les enseignants, les parents qui travaillent, les familles avec de jeunes enfants, et ce public en besoin de ressources supplémentaires pour apprendre. Or il n’est ni rentable, ni simple pour des parents en recherche de garde périscolaire, d’investir dans des cours particuliers. La nounou de l’agence répond à cette équation à multiple variables.

Les limites du pod

Déjà une majorité d’enseignants, de directeurs et d’autres protagonistes de l’apprentissage scolaire se dit préoccupée par le retour à l'école. J’ai lu un chiffre de 66%, sans regarder le détail. Les pods pourraient être une solution, mais il y aurait beaucoup de familles ne pouvant tout simplement pas accéder à ces modules d'apprentissage. Les parents n’ont peut-être pas le temps en dehors du travail pour encadrer scolairement leurs enfants, les cours particuliers ont un coût, et tout le monde n’a pas d’ordinateur non plus.

Sans compter que le contenu d’un pod est divulgué sans tenir compte du niveau de compréhension de l’enfant. A part mettre sur pause et écouter une nouvelle fois le contenu du cours, il n’y a pas de modèle éducatif inhérent.

Aperçu de la grande image

L’absence de règle

Certains pods sont accessibles à l’ensemble de la communauté éducative, élèves inclus, dont les parents. Alors que d’autres sont privés. Tout dépend de l’académie. Ainsi celle de Caen a ouvert ces contenus virtuels à tout le monde. Ceux de Paris sont soumis à identification. Chaque académie possède sa propre politique liée à l’enseignement.

Ce qui existe ailleurs

La France n’a pas les soucis d’autres pays, où les pods soufrent d’autres formes d’iniquités, comme les USA par exemple. Là-bas, l’apprentissage virtuel regroupe des groupes d’élèves, qui sont réunis par communautés. Ainsi la population noire n’a accès qu’à des pods dont le contenu est censé les représenter. C’est un apprentissage scolaire dont le niveau dépend avec la situation sociale, voire raciale. Les enfants sont ensuite divisés en petits groupes, coronavirus oblige, pour rencontrer les enseignants dans des environnements extérieurs.

N’y aurait-il pas eu une précipitation pour créer des modules scolaires dont l’accès et la compréhension peuvent avoir des laissés pour compte ? Alors qu’avec une garde périscolaire, tout prend une dimension humaine, accessible, et pratiquement sur mesure.