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Parents :faut-il autoriser votre nounou à amener son propre enfant au travail ?


Au niveau national, la pénurie de nounous pour garder les enfants au domicile des parents se fait particulièrement ressentir mai et octobre. La demande des parents explose naturellement, en raison de la préparation de la rentrée de septembre. Certains départements français montrent une pénurie plus forte que d’autre, à l’instar de la métropole du Grand Paris. Avec notamment les Hauts-de-Seine : Antony, Bagneux, Sèvres, Nanterre, et d’autres villes majeures.

Bien que de mémoire cela ne soit pas arrivé au sein de l’agence Happysitters, cette configuration peut révéler des situations où la nounou ait son propre enfant sur les bras alors qu’elle doit garder le vôtre. Il suffit que son enfant soit scolarisé et que l’école soit fermée pour une raison quelconque, pour que l’événement se produise.

Pour éviter de créer une difficulté envers les parents, elle pourrait se proposer d'amener son enfant au travail. Certains employeurs familiaux pourraient donc convenir d’un arrangement avec elle. Dans cet optique, voici mes conseils pour aborder cette possibilité.

La socialisation et la compatibilité des enfants

Des enfants du même âge

Que vous n’ayez pas encore rencontré l’enfant de votre nounou ou que les vôtres aient déjà joué avec lui/elle, pensez à la façon dont ils s’entendront sous une garde simultanée. S'ils ont à peu près le même âge et des intérêts similaires, l’harmonie semble plus simple. S’ils sont plus âgés, ils peuvent être en mesure de faire leur travail personnel ensemble.

Les ressources des enfants

Les familles profitent de cette socialisation inhabituelle, car leur enfant possède une capacité à apprendre des leçons importantes, comme le partage. Et cette situation fait appel à cette aptitude. Elle peut se présenter en septembre ou octobre, voire novembre en raison des classes fermées, sachant que les enfants seraient également privés de formes de jeu en raison du nombre et donc de l’impossibilité de garder une distanciation sociale. Ils pourraient être privés d’activités parascolaires, et la présence d’un acolyte serait une opportunité de se connecter entre pairs pour développer leurs compétences sociales.

Comment faire face à vos craintes ?

La principale préoccupation des parents autour d’un tel accord est que la nounou ne peut pas s’occuper de leur enfant correctement, ou qu’il puisse exister une modèle différent introduit par ce qu’elle permettrait au sien. Les parents peuvent se demander légitimement pourquoi ils paieraient une prestation de garde d’enfant individuelle, puisque l’objectif initial n’est plus respecté.

Mon avis est qu'il s'agit d'une préoccupation légitime. S’il existe une préoccupation quant à ce problème, il me semble clair que la situation ne convient pas à votre famille. En revanche, si vous traitez déjà l’auxiliaire parentale comme faisant partie de votre famille – voire de votre communauté –, la transition pourrait se faire en douceur.

Une incidence sur la rémunération de la prestation ?

Spontanément, j’aurais tendance à répondre par la négative. Il s’agit d’un arrangement, et non d’un partage de nounou. C’est à peu près en ces termes qu’une étude canadienne se conclue, expliquant en complément que «  elle fournit toujours le même niveau de prestations, et devrait être rémunérée pour ce service professionnel».

J’ai évoqué le sujet avec quelques mamans, afin d’avoir leur point de vue. Une partie d’entre elles avaient déjà dû amener leur enfant à leur travail, et l’une d’elles a apporté ce témoignage : « ma rémunération est toujours basée sur les accords initiaux de mon contrat. Il n’y a pas de problème tant que mon travail n’en pâti pas ». Et toutes les autres d’acquiescer finalement qu’ emmener son enfant au travail ne change pas les facteurs de réussite professionnelle ».

Le partage ou la séparation du matériel ?

Trouver un arrangement équitable

Il est bien de rechercher à définir certaines règles de base quant à l’utilisation des ressources au domicile. Qu'est-ce qui peut être partagé et qu'est-ce qui doit rester fourni par la nounou ? Tout dépend de l’âge des enfants.

Les repas et les collations soulèvent également ces réflexions. Il me semble évident que l’intervenante doive apporter de la nourriture ou des collations pour son enfant, quitte à les conserver dans votre réfrigérateur. Mais ce n’est pas une règle absolue, des arrangements sont possibles.

En parler et essayer

Il est important d’échanger sur le sujet AVANT, car beaucoup de petites choses comme celle-ci ne semblent pas assez importantes pour être soulevées, mais quand elles se produisent, les reproches peuvent voir le jour. Mon conseil est que plus vous serez en mesure d'imaginer la situation, plus ce sera facile pour tout le monde.

Il n'y a aucun mal à simplement essayer l’arrangement une journée, juste pour voir comment cela se déroule. Il est certes utile d’échanger sur une projection, mais un test grandeur réelle montre sans doute si cela peut fonctionner.

Le jour potentiel où la situation se produit sur plusieurs jours, en raison des classes fermées sur plusieurs semaines par exemple, prévoyez du temps pour une communication régulière et sans enfant avec votre nounou. Maintenir un dialogue ouvert sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas est extrêmement important.

Reconnaissez également l'impact positif pour l’auxiliaire parentale et votre famille : elle vit moins de stress, ce qui améliore son intervention.

Il me semble toutefois assez inhabituel pour les familles d’être totalement à l’aise avec ce type de situation. Les nounous en sont conscientes, et elles doivent être capables de trouver une aide auprès de leur propre famille ou belle famille pour les libérer. Et si cela se produisait malgré tout, il doit certainement exister un moyen de vous sentir à l'aise et de créer un environnement unique pour que votre nounou reste longtemps avec votre famille.