Je viens de lire dans le journal Le Parisien que les familles salariant directement leur baby-sitter auraient tendance à le faire « au gris ».  Voici une nouvelle expression à mi-chemin entre la légalité et le travail « au noir ». Il s'avère que ce n'est pas une bonne chose pour les parents, et pas davantage pour les jeunes femmes intervenant chez eux. Les grandes perdantes restent les familles, et je pense qu'un manque d'informations sur les aides disponibles est à l'origine du paiement « au gris ».

Qu'est-ce que le travail au gris ?

Si le travail au noir n'est pas déclaré, le travail au gris l'est partiellement : la baby-sitter garde votre enfant 4 heures mais vous n'en payez que 2 pour éviter les charges. Autrement dit, elle perd 2 heures de mission, et vous paieriez plein tarif les 2 premières heures, en plus de vous mettre dans une situation illégale. Toujours selon Le Parisien, 31% des gardes périscolaires seraient payées au gris, alors qu'en 2013 le taux n'était que de 18%, et de 3 % en 2008. Soit une augmentation de 23 % en 10 ans ! Il faut remarquer que ces chiffres restent inférieurs à d'autres prestations à domicile, comme le service aux personnes âgées dont le taux est de 41%.

Le bonheur de la conscience tranquille et des économies

Il faut souligner une fois de plus que le problème se traduit dans les situations où les familles deviennent les patrons de ces intervenantes... Quand il est fait appel à une agence comme Happysitters, non seulement il n'y a pas de travail au gris ni de toute autre couleur, mais en plus les parents ont accès aux aides auxquelles ils peuvent prétendre, ce qui leur permet de payer moins cher leurs frais de garde. Je ne vois pas ce qu'il y a de mieux que d'être dans la légalité, d'avoir une démarche équitable envers la jeune femme qui garde votre enfant, et de réaliser des économies.

Les contrôles des URSSAF sont certes aléatoires, mais 20 % des inspecteurs sont chargés des services à domicile, dont la garde d'enfants. Pourquoi prendre ce risque alors que vous perdez de l'argent en pensant au contraire en économiser ?  Quand vous savez qu'avec les aides de la CAF, et selon votre profil, l'heure de garde revient aux environs d'1,15 €, où l'intérêt de frauder ?!

Tout compte fait...

La baby-sitter est perdante dans ce mode de rémunération, non seulement parce qu'elle n'est pas payée pour le nombre d'heures réalisées, mais en plus en plus elle ne cotise ni pour des droits à la retraite, ni à la sécurité sociale. Si elle est étudiante, il est vrai que les droits à la sécurité sociale sont déjà acquis, mais intervenir à mi temps ou à plein temps durant une année et ne pas en bénéficier en termes de trimestre pour la retraite, voilà qui est plutôt préjudiciable.

Les parents sont perdants également, car ils payent souvent au SMIG la jeune femme, et s'ils ne payaient même que 2 heures sur les 4, voilà 20 € hors charges de déboursés. En étant déclarée et en passant par une agence, la jeune femme donne droit à des aides, et même si vous restiez à 3€ de l'heure après ces déductions, vous économiseriez 4 € sur ces 4 heures initiales... Tout en gardant l'esprit tranquille auprès des inspecteurs de l'Etat.

Les aides correspondent à des réductions et/ou à des crédits d'impôts, ainsi que d'autres aides. Par ailleurs, une famille salariant directement la baby-sitter doit faire elle-même les déclarations, les demandes d'aides, alors qu'avec une agence en ligne, l'automatisation la soulage de l'administratif.

S'agissant d'argent, créer votre budget est l'un des 5 conseils que je donne pour bien gérer votre baby-sitter. Les 4 autres sont issus de vos eventuelles expériences professionnelles, que vous transférez dans la relation avec votre intervenante. Le monde du travail est une source inouïe de savoir-faire pouvant optimiser ce que vous feriez spontanément. Gardez toutefois à l'esprit que dans le cadre d'une mission confiée à Happysitters, les parents ne sont pas ses patrons, donc le transfert doit être édulcoré dans la manière, il faut simplement articuler le principe.