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Job étudiant : comment parler des vaccins dans la garde d'enfant ?


Des mamans ont à cœur de parler de vaccins, pour elles il s’agit d’une question de nécessité. J’ai connu l’une d’elle, dont a fille Julie de 6 ans a subi une transplantation cardiaque lorsqu'elle était encore plus jeune. Elle a eu la vie sauve, mais si j’ai bien compris, elle doit prendre des médicaments qui affaiblissent son système immunitaire. Ce qui la rend vulnérable aux infections.

Cela signifie également qu’elle ne peut pas être totalement vaccinée. Pour cette raison, sa maman ajoute qu’elle doit veiller à ce que toutes les personnes passant beaucoup de temps avec sa fille, dont l’étudiante pour la garde de cette enfant, soient à jour sur les vaccins obligatoires. Voire un peu plus, comme le vaccin contre la grippe chaque année.

Ce qui peut entraîner des conversations parfois animées. Pas forcément entre l’étudiante venant de trouver ce job auprès de l’agence et des parents (je n’ai jamais connu ce type de situation). Mais cela peut arriver dans le vie quotidienne, ne serait-ce qu’auprès de familles ayant une autre culture.

Déprogrammer les émotions dans le discours

Je n’en avais pas conscience, mais apparemment cette famille ne serait pas la seule à ne pas pouvoir bénéficier d’une couverture vaccinale complète. Ce peut être en raison de l’âge, des allergies ou des problèmes de santé. Heureusement, la plupart des familles font vacciner leurs enfants, mais je connais des mamans pour qui cette étape tient plus de l’épreuve que de la conviction. J’ai l’impression que la vaccination est un sujet aussi chaotique que celui de l'allaitement.

Autant il n’y a pas à tergiverser sur ce qui est obligatoire, autant pour le reste du sujet, je pense qu’il est possible d’avoir un échange sans ajouter d’émotion. Je dis toujours aux étudiantes débutantes dans le job de garde d’enfant, qu’il est intéressant d’écouter les préoccupations d’autrui, de trouver un terrain d’entente cordiale. Le but est d’avoir une discussion respectueuse et productive.

Voici quelques conseils pour vous assurer que les conversations sur la vaccination se déroulent le plus facilement possible.

Laissez-vous guider par la relation

Vous êtes entre adultes et au domicile des parents

La façon dont vous évoquez le sujet des vaccins doit dépendre du type de relation que vous entretenez avec quelqu'un. C’est du moins le conseil d’une pédiatre. La garde de l’enfant étant au domicile des parents, nul autre enfant ou adulte côtoie celui que vous gardez. L’intervenante étant adulte, il n’existe pas vraiment de rappel de vaccin obligatoire ; aussi il est inutile de s’inquiéter si la personne est à jour ou non quant à ses vaccins. Ce qui est vrai également envers les familles.

Le cas de l’ass mat

La situation est différente si la garde de l’enfant à lieu au domicile d’une assistante maternelle, car il y a d’autres enfants. Pour les parents souhaitant aborder le sujet, je conseille de le faire directement, tant que vous faites preuve de finesse. Voici une idée d’approche de votre discours : « nous parlions à notre médecin, lequel nous a dit qu’il serait avisé de s'assurer que les personnes proches de notre enfant soient à jour de leurs vaccins. Avez-vous vérifié auprès de votre médecin pour vous assurer que tel enfant a tous ses vaccins ? »

Une autre approche peut être la suivante : « notre fille est allée se faire vacciner et elle a pleuré un peu, mais dans l'ensemble, elle s'est bien débrouillée ! Comment cela s'est-il passé lorsque la vôtre a reçu ses vaccins ? »

Acquiescez de votre écoute

Je disais plus haut que la façon dont vous répondez aux questions ou aux préoccupations d’une personne concernant les vaccins, dépend de votre relation. Si vous êtes proche d’elle, votre discours peut contenir des informations ou des ressources scientifiques.

L’avis d’une psychologue

J’évoquais le sujet avec une psychologue, pour la situation où vous faites fasse à une personne préférant directement dissiper ce qu’elle considère comme étant un mythe. Pour cette experte, la meilleure approche n’est pas directe, au risque de sentir votre interlocuteur(trice) sur la défensive. Une meilleure approche consiste à commencer par montrer votre écoute, puis de poser une question. Pour illustrer, une personne vous dit quelque chose comme: «je ne veux pas me faire vacciner contre la grippe parce que j'ai entendu dire que c’est majoritairement inefficace ». En ce cas, cette psychologue recommande de demander : « où avez-vous entendu cela ? ». Avec un ton neutre, et toujours avec le sourire.

Généralement, un « J'avais la même interrogation au début» est une bonne passerelle pour échanger sans heurt.

Vos propres expériences et croyances comptent

Votre job n’est pas de montrer une réalité

Une étudiante venant d’obtenir un job de garde d’enfant n’a pas à s’opposer à tous les mythes ou idées fausses, comme les parents d’ailleurs. Avoir un langage démystificateur pourrait se retourner contre la personne, d’après la psychologue. En revanche, il est parfaitement acceptable que vous soyez parvenu à vos propres conclusions en fonction de vos expériences personnelles. Vous pouvez évidemment les partager avec d'autres.

Comment faire preuve de subtilité ?

Quelques exemples d’approches, d’après cette experte de la communication :

Avoir une stratégie de sortie

Au cas où la conversation deviendrait animée, la psychologue recommande de préparer un script à l'avance, pour clore la discussion de manière cordiale. Mettre fin à une conversation tendue sur la vaccination dépend bien sûr de votre échange initial, mais voici quelques pistes :

Pourquoi les conversations difficiles sont souvent importantes ?

Les psychologues soutiennent dans l’ensemble l’utilité à ce qu’il y ait davantage de parents à vacciner leurs enfants, et qui veulent bien en discuter avec leurs amis. Ou en publiant à ce sujet sur les réseaux sociaux, en partageant leurs expériences.

Je clos en donnant le dernier mot à la maman dont la fille avait eu une opération cardiaque. Son discours est le suivant : « nous savons que certains ne sont pas d'accord avec notre décision d'éloigner Julie des familles non vaccinées, mais je ne m’excuse pas d'avoir pris toutes les précautions nécessaires pour la garder en aussi bonne santé que possible ».