Il existe des phrases standard, des expressions faciles prononcées par une baby-sitter ou un parent, faisant parties de l’éducation française. Nous les avons sans doute entendues nous-mêmes étant enfants, et ces phrases ou expressions sont devenues des piliers de l'éducation. Les psychologues et les travailleurs de la petite enfance expliquent que ces mots entendus par les enfants aujourd’hui forgent le comportement de l’adulte qu’ils seront. Ces professionnels conseillent de ne pas les employer, en raison de l’impact défavorable qu’elles ont sur ces jeunes gens.

Sans le vouloir, ces mots issus de la bouche d’une intervenante d’une agence de garde d’enfants ou d’un parent posent les fondations invisibles de son avenir. Vos paroles deviennent son attitude. Voici des exemples mythiques.

Avoir le dernier mot

Dans certaines circonstances, un adulte peut tenir à avoir le dernier mot. En psychologie, cette attitude signifie que la personne souhaite assurer l'équilibre des pouvoirs. Faut-il toutefois penser qu’avoir le dernier mot signifie vraiment être plus puissant ? Simplement parce que l’adulte est le dernier à parler. Et s’il s’agissait d’un manque de flexibilité dans une situation conflictuelle ?

Dans les subtilités de la nature humaine, ce désir d’imposer sa puissance vient de ce que la baby-sitter ou le parent ne parle que pour lui ou elle-même. Cela signifie que la situation vécue par l’enfant est laissée de côté.

Les psychologues conseillent de se demander comment vous-même aimeriez être traité(e) dans une situation similaire. Pour aller plus loin, les professionnels de l’enfance suggèrent d’éviter les règles rigides, et de définir un cadre dans lequel l'enfant est autorisé à évoluer. L’objectif est qu’il se sente dans un espace libre dans un cadre défini. Il faut en parallèle mettre l’accent sur la communication, en lui expliquant pourquoi son comportement est inapproprié.

Non, c’est non !

Que ce soit dans la garde d’enfant ou dans la vie quotidienne et familiale, l’adulte répond parfois spontanément par la négative à une question. Sans vraiment y penser au préalable, voire de façon émotionnelle sans rendre compte. Il faut savoir qu’un non représente une limite absolue que l’enfant ne doit pas franchir. Cette ligne de démarcation est importante, mais elle peut aussi être facilement sur-utilisée. Si l’enfant voit et entend très souvent non, il réagira par un rejet ou par une surdité spontanée.

Difficile néanmoins de contourner cette situation, face à des demandes répétitives. Les personnes plus exposées restent les parents, ce type de situation étant rarissime dans le cadre d’un baby-sitting encadré par une professionnelle d’une agence. Il s’agit en effet de demandes de friandises ou de temps télé, etc.

La situation est peu probable lors de la garde de l’enfant, je ne vais pas développer davantage. Retenez seulement que la communication basée sur autre chose que l’interdiction, rend la jeune personne indépendante sans pour autant céder à ses demandes.

Combien de fois faut-il te le dire ?

Ce type de réponse d’adulte est simplement le signe que l’enfant ne comprend tout simplement pas le message. La cause peut être d’un côté comme de l’autre, même si généralement il faut regarder du côté de l’enfant : il ou elle n’écoutait pas, la distraction durant un temps de jeu, une rêverie à ce moment, etc.

Un parent comme une baby-sitter doivent trouver comment mieux formuler leur déclaration et la rendre plus facile à comprendre. A savoir, qu’est-ce qui l'aiderait à mieux comprendre ce que vous voulez dire.

Attention…

Il arrive souvent que l’adulte prononce des attention, sans vraiment dire de quoi il s’agit. Il s’agit souvent d’un danger potentiel qu’il faudrait éviter, mais l’enfant ne voit pas ce à quoi fait allusion l’adulte. La situation est peu fréquente dans la cadre d’un baby-sitting réalisé par une professionnelle de l’agence, parce que les formations expliquent l’importance de faire des phrases complètes, de façon à ce que l’enfant comprenne tout. C’est davantage dans l’environnement de la vie familiale que la situation se manifeste.

Les psychologues prennent pour illustration un enfant qui escalade quelque chose que son jeu prend pour une tour d’un château. Il s'amuse beaucoup et l’adulte lui dit de faire attention. C’est à ce moment que la confusion s’installe. Alors qu’il avait tous ses sens en éveil, cet avertissement venant de l’adulte devient incompatible avec son schéma. Si bien qu’il ne peut plus s’amuser, faire spontanément attention, et veiller au danger potentiel que vous annoncez. Généralement, il se fait mal.

Pour être efficace, il est préférable de dire agrippe-toi ici comme un petit singe qui grimpe. Ainsi l’enfant comprend mieux.