La discipline positive est un outil merveilleux et pouvant prendre toute sa place dans le baby-sitting. Le temps et les efforts consacrés à montrer aux enfants comment reconnaître et gérer leurs émotions se transforme pour eux en soulagement, même parfois dans des situations difficiles comme le divorce des parents. Il est important de communiquer que tous les sentiments sont valables, même si la cause l’est moins. Quel soulagement pour un enfant de savoir qu'il est normal d'être en colère, et que cela passera. La colère ne fait pas de bien, mais savoir qu'elle est à la fois normale et temporaire aide beaucoup.

La discipline positive

La discipline positive consiste à expliquer aux enfants ce qu’est la colère, et les stratégies pour se calmer. Des psychologues parlent de choisir des options dans une roue de la colère, que la baby-sitter et l’enfant peuvent construire réellement, afin de la faire tourner comme dans un jeu télévisé.

L’une des intervenantes auprès de l’agence de garde périscolaire était un peu sceptique à ce sujet, alors que sa carrière entière a été construite dans le domaine de la petite enfance à Paris. Au début, elle ne pouvait pas imaginer qu'un enfant en colère utilise cet outil, et j’avoue avoir eu également de la difficulté à croire au bienfondé de la technique. Après avoir vu une fois cet outil fonctionner avec des enfants enragés, elle a changé d’avis. Elle dit même que c'est un énorme soulagement pour les enfants de savoir qu'il existe un outil prêt et accessible, prêt à être utilisé lorsqu'ils sont si contrariés.

Préparer la discipline positive

Quand un enfant ou un adulte est vraiment en colère, la personne n'accède pas à ses parties les plus créatives. Pas davantage aux zones liées à la réflexion dans le cerveau, lesquelles regorgent d’habitude d'idées apaisantes.

La roue est simplement un diagramme circulaire que vous découpez dans un carton ou un papier légèrement rigide. Il rappelle à un enfant contrarié certaines stratégies qu'il a choisies d'inclure, et qui peuvent l'aider à se sentir mieux, à se calmer lorsqu'il est en colère.

Tout commence par la parole. La baby-sitter commence cette conversation en parlant ouvertement de la colère. Rassurez l'enfant que la colère est un sentiment normal et que tout le monde se fâche un jour ou l’autre. Les professionnels de la petites enfances suggèrent ce type de phrase : C'est bien d'être en colère, mais ce n'est pas bien de blesser notre corps ou les autres.

Parlez de ce que vous ressentez quand ils sont en colère. La baby-sitter peut leur demander de se souvenir si dans le passé, à d’autres moments où la colère était présente, si son effet a engendré le calme, un mieux être ou toujours de la colère. La vraie question à suivre est de savoir ce qui les a amenés à se sentir mieux. Ce moment peut d’ailleurs être excellent pour partager vos propres histoires sur la colère, ou lire un livre avec l’enfant dans lequel l’un des protagoniste est dans le même état d’esprit.

L’adulte peut faire des suggestions, mais le but est d’avoir une liste d’idées venant de l’enfant, de trouver ce qui le calme. Voici quelques idées d’enfants : faire une pause dehors, s’allonger sur son lit avec ses peluches, obtenir un câlin de sa baby-sitter, manger, jouer dans un évier rempli d’eau, faire un dessin, compter jusqu’à 10, lire.

Personnaliser la roue de la colère

Tant que les idées et les stratégies sont raisonnables, ajoutez-les à la liste de remue-méninges. S'ils ont une suggestion qui est tout simplement trop compliquée ou peu pratique, il n'y a pas de mal à dire que ce n'est pas le bon choix pour cette roue, mais une activité pour une autre fois dans le cadre du baby-sitting. Il y aura probablement des stratégies ou des idées qui ne calment pas du tout l’adulte pas, mais vous recherchez ce qui est spécifique à l'enfant…

Il faut ensuite découper la roue en parts de pizza. Chaque portion représente une option apaisante. La professionnelle de la petite enfance travaillant maintenant pour l’agence de garde périscolaire se souvient d’un conseil : il est préférable d’avoir 6 choix sur la roue. Les plus jeunes peuvent n'en avoir besoin que de 3 ou 4, et les enfants de plus de 9 ans peuvent avoir plus d'idées qu'ils aimeraient inclure.

Il est bon de laisser l’enfant choisir la fantaisie de cette roue, sa décoration, son coloriage, etc. Elle peut être aussi simple que quelques dessins au marqueur sur un cahier. Elle se rappelle de certaines professionnelles qui utilisaient de vraies photographies de l'enfant montrant chaque option. Je n’ai pas d’avis sur ce sujet. Quoi qu’il en soit, cédez-en la propriété à l’enfant, en le laissant faire autant d'écriture, de dessin et de décoration que possible sur sa roue. c'est son outil. Les enfants plus jeunes auront besoin de plus d'aide que les enfants plus âgés tout au long de ce processus. Si vous gardez plusieurs enfants, ils auront chacun leur roue.

Comment utiliser cette roue ?

Après avoir créé la roue du choix de la colère, entraînez-vous à l'utiliser ! N'oubliez pas que ce sont des activités et des stratégies que l’enfant a suggérées, donc ce sont probablement des choses qu'il aime faire. Choisissez un moment calme lors d’un job de baby-sitting pour pratiquer. Un moyen simple de suggérer cela peut être de trouver un personnage qui est en colère dans un livre ou dans une émission. Cela pourrait ressembler à « Oh ! Je vois sur cette image que tel personnage serre les poings et fait une grimace. Je pense qu'il est contrarié, penses-tu qu’il pourrait se calmer s'il utilisait une de tes idées sur ta roue de la colère ? Laquelle ? Entraînons-nous ! ».

Il ne serait pas surprenant que l’enfant aime pratiquer ces options avec sa baby-sitter en utilisant ces animaux en peluche, pour mettre en pratique ses stratégies. Essayez de trouver un moment dans la routine de garde où vous puissiez pratiquer de façon récurrente l'un des outils, afin que cela devienne un réflexe.

Il est maintenant temps d'utiliser la roue ! Quand vous voyez un enfant dont vous avez la garde légitimement en colère, invitez-le gentiment à utiliser sa roue de la colère : « veux-tu voir si quelque chose sur ta roue pourrait t’aider en ce moment ? ». Il ne faut pas les forcer, ni vous lancer dans une lutte de pouvoir à ce sujet. Plus vous pratiquez régulièrement lorsqu'ils sont calmes, plus il leur est facile d'accéder à ces outils.

Une technique pour les enfants de 6 ans

La professionnelle de la petite enfance rappelle que tous les choix sur la roue doivent être des choses qu'ils peuvent effectivement choisir et mettre en œuvre. Calmement et avec peu de mots, facilitez si nécessaire l'activité choisie. L’enfant pourrait ne pas avoir besoin de votre aide du tout. S’il est en colère, ne soyez pas surprise s’il choisit plusieurs de ses stratégies pour se calmer.

Une fois que l’enfant s'est calmé, vous pouvez résoudre le problème. Apprenez-lui à prendre ses responsabilités, à réparer et à refaire. Revisitez souvent la roue de la colère pour vous assurer que les options fonctionnent toujours, et qu’elles soient toujours attrayantes pour votre enfant. Je recommande de rafraîchir votre roue tous les 4 à 6 mois au minimum. N’hésitez pas à le faire plus tôt si vous avez l’impression qu’il prend moins de plaisir. Les enfants peuvent également créer des roues pour toutes sortes d'objectifs, comme l'identification des sentiments, les contributions quotidiennes à la maison et la résolution de problèmes.

Mettre en place et pratiquer la roue de la colère demande un peu de temps, mais les bénéfices sont énormes ! Non seulement vous avez une nouvelle alternative à simplement dire « arrête » ou « calme-toi », mais en plus les outils de la roue aident les enfants à pratiquer leurs capacités d'adaptation, les encouragent à parler de leurs sentiments. Ils développent de bonnes compétences relationnelles et une intelligence émotionnelle. Cette technique laisse les enfants se sentir habilités à résoudre les problèmes.