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Aides de l'Etat : comment rendre la garde d’enfants plus accessibles aux parents ?


Des nombreuses familles françaises dépendent de l'accès aux services de garde d’enfant pour travailler. Les parents ne pourraient pas gagner leur vie, les entreprises ne pourraient pas recruter des salarié(e)s fiables sans agence dédiée à cette fin. Les enfants rateraient également des opportunités d’éducation précoce. La crise pandémique de 2020-2021 a mis ce constat en exergue.

Il est juste dommage que l’Etat français n’investisse pas davantage dans ce système. Notez qu’il s’agit d’une réflexion et non d’une critique. Le but étant de répondre aux besoins des familles. Elles profitent déjà d’aides étatiques, mais les situations exceptionnelles comme celle vécue en France et dans le monde souligne à mon avis un manque : il faudrait investir davantage pour démocratiser l’accès aux services périscolaires. Le prix de la garde d’enfants est accessible aux familles des métropoles comme Paris, mais dans les communes de plus petites tailles, l’accès aux services d’une agence est pécuniairement inférieur à ce qui est nécessaire pour faire fonctionner un système de qualité. Il est également vrai que plus de 50% des foyers français vivent dans un désert quant à la garde d’enfants.

Les carences du marché de la garde d’enfants

La pandémie a exacerbé les carences du marché. Des centaines de prestataires de services à la personne qui luttaient déjà pour survivre financièrement n'ont pas été en mesure de résister au choc économique dû aux restrictions. L’agence Happysitters est solide et bénéficie d’une belle couverture sur une partie du territoire national, dont Lyon ou Bordeaux pour ne citer que celles-ci, grâce à des intervenantes consciencieuses. Mais des consœurs doivent faire face à une augmentation moyenne de 45% du coût de la prestation de garde ! En retour, les inscriptions sont en baisse. D’ailleurs certaines familles ont même retiré leurs enfants des garderies traditionnelles en raison de leurs propres finances. Heureusement, l’Etat français a continué de verser des subventions aux familles pour la garde de leurs enfants par le personnel des agences, ce qui n’a pas été toujours la situation dans d’autres pays. Ces investissements ont parfois échoué à couvrir le coût réel de la prestation, ce qui ne fut pas notre expérience en France.

Pour éviter la rupture du marché des services de garde d'enfants, a fortiori dans les communes excentrées, il faudrait offrir une rémunération accrue aux baby-sitters, élargir l'accès à la garde d'enfants dès l'école maternelle dans les communautés mal desservies. Ainsi que limiter le montant payé par les familles à moins de 7% de leur revenu. Notez toutefois que même les plus grands pays, tels les USA, n’y parviennent pas encore. Il s’agit donc d’une utopie, mais il faut bien planter la première graine, non ?

Quelles opportunités pour la garde périscolaire en France ?

Paradoxalement, la crise vécue en France a mis en évidence des opportunités pour améliorer les principales lacunes structurelles du marché. Les entreprises, les décideurs et les familles reconnaissent à quel point un système de garde périscolaire robuste est important pour le fonctionnement de l'économie. Alors que la nation cherche à redémarrer l'économie et à construire l'infrastructure nécessaire à une reprise qui fonctionne pour tous, les agences devraient être mises au cœur de cette conversion.

Fixer les taux de remboursement des aides en fonction des coûts réels est une réflexion qui me semble pertinente. Une agence pourrait recevoir directement une subvention, en parallèle des aides accordées aux parents, dans le but de soutenir l'accès encore plus abordable à ses services. Cette source de financement comporterait plusieurs exigences, notamment en matière de formation des intervenantes salariées. Ce serait un élément clé de la flexibilité. Pour autant, je pense qu’il est irréaliste de parler d’égalité d'accès, je ne vois pas comment un Etat pourrait apporter cette garantie. Quel qu’Il soit, et aussi riche soit Il.

J’ai conscience que les agences fixent les tarifs en fonction du marché local, ce qui reproduit forcément des lacunes et des inégalités au sein du marché actuel. Mais à ce jour, aucune structure ne peut accorder aux familles du 92 un tarif équivalent à celui du département du Nord par exemple. En attendant cette flexibilité, les foyers français sont heureux des aides de la CAF, régionales, voire des employeurs.